Plus de 50 centres bretons spécialisés dans l’accueil des séjours scolaires sont directement menacés par la suspension sine die des classes de découverte. Les acteurs professionnels, prêts à accueillir les enfants dans des conditions sanitaires conformes aux protocoles, expriment, par la voix de L’UNAT Bretagne, leur incompréhension et alertent sur la mise en danger, à court terme, que représente une année blanche.
Toute une économie à l’arrêt
Les centres d’accueil de classes de découverte sont aujourd’hui confrontés à des annulations en cascade sans motif tangible pour 2020-2021, et des réservations en chute libre découragées par les donneurs d’ordre publics.
Même si le secteur a su faire le dos rond depuis le printemps, adapter ses protocoles de sécurité et renouveler son offre cet été, la non reprise des activités telle qu’elle se profile menace l’ensemble de la filière à l’horizon 2021, et avec elle toute une économie locale : les transporteurs, les commerces, les professionnels de loisir et l’animation des communes.
En cause le manque d’engagement de l’Education nationale
Les professionnels de la filière regrettent l’absence d’engagement de l’Education Nationale qui, pourtant, leur fait confiance pour l’organisation des « vacances apprenantes ». Alors que les protocoles sanitaires viennent d’être allégés pour les établissements scolaires, à l’appui d’études démontrant la moindre exposition des plus jeunes à l’épidémie, certaines inspections académiques adoptent des postures dissuasives vis-à-vis des demandes de séjours. Les centres de vacances qui appliquent strictement les règles sanitaires des accueils collectifs de mineurs ne comprennent pas ces réactions disparates et s’inquiètent pour ces temps éducatifs essentiels à l’épanouissement des enfants.
La nécessaire reconnaissance des classes transplantées
Les voyages forment la jeunesse, consolident et complètent les apprentissages des savoirs fondamentaux, l’autonomie et le vivre-ensemble. C’est un élément à part entière du parcours pédagogique des enfants et des jeunes. La Bretagne est d’ailleurs le terreau historique des classes de mer formant l’identité de la région et ses futurs visiteurs. En reléguant les séjours au 2eme plan c’est tout ce socle culturel que l’on remet en question.
Témoignage de David Gayoux, directeur d’Escale Bretagne :
« Aujourd’hui l’Etat encourage les familles à faire partir les enfants dans le cadre des “colos apprenantes” dans un contexte de mixité et on rend possible le brassage dans les transports en commun. Alors pourquoi décourager les écoles à organiser des séjours d’un groupe constitué dans un cadre maitrisé ? Les enfants sont toute la semaine à l’école et se connaissent très bien. Quoi de plus normal de partir une semaine en classe de découverte et d’apprendre autrement. Une expérience inoubliable dans un contexte différent, où enfants et enseignants pourront découvrir le vivre ensemble ENCADRÉS PAR DES PROFESSIONNELS dans des structures où le protocole sanitaire est maitrisé. Nous sommes également un réel facteur économique dans nos communes et régions, puisque nous proposons des emplois directs et indirects toute l’année. Mais n’oublions jamais que les enfants d’aujourd’hui seront les adultes de demain. »