Le réseau du tourisme solidaire en Bretagne

Portrait d’adhérent : La Pointe Emmaüs, un éco-tiers lieu à la pointe

Au premier semestre 2024, La Pointe Emmaüs réouvrira en tant que tiers-lieu spécialisé sur le slow tourisme et l’écotourisme : focus sur l’évolution et la transformation de l’établissement.

 

 L’écotourisme, tel est le positionnement du futur éco-tiers-lieu. Le choix de cette forme de tourisme respectueuse de l’environnement n’est pas un hasard. Le mouvement Emmaüs, créé il y a plus de 70 ans, a une histoire dans la revalorisation d’objets. Alexandre Le Pen, directeur de l’établissement, explique : « L’objectif était d’accueillir et d’accompagner les personnes en situation de précarité dans leur reconstruction. »

Un renouvellement inscrit dans un mouvement historique, social et écologique

 L’association porte un projet social mais aussi une activité écologique. Depuis quelques années, certaines structures Emmaüs veulent diversifier leurs activités de ressourcerie, collecte d’objets de seconde main et de revalorisation tout en gardant l’objet social. Tandis qu’Emmaüs Roya a des activités agricoles, Emmaüs Primelin s’est tourné vers le tourisme social. Pendant plus de 25 ans, le centre de vacances Emmaüs Primelin accueillait uniquement les bénévoles et les compagnons d’Emmaüs. Or, les changements d’habitudes de vacances et les problématiques de mobilité sur le territoire ont entraîné un déclin de fréquentation. L’établissement a dû repenser son modèle par son ouverture aux personnes extérieures au mouvement, le complément de l’hébergement avec d’autres activités en lien avec le tourisme et un nouveau nom. C’est ainsi que l’éco-tiers-lieu est né.

 

 

Un éco-tiers lieu qui fait peau neuve

Nouveau nom pour une nouvelle vie : Emmaüs Primelin est désormais La Pointe Emmaüs. Ce nouveau nom marque un changement, une nouvelle étape de la vie de l’association avec un patronyme plus éloquent. Le directeur de l’établissement explique : « Ce nom fait référence à la Pointe du Raz, qui se situe à proximité du futur éco-tiers-lieu, ainsi qu’à l’idée d’être à la pointe de la solidarité et du vivre ensemble. » 

L’établissement fait aussi peau neuve physiquement en effectuant des travaux de rénovation et en acquérant de nouveaux équipements. Alexandre Le Pen précise : « La subvention Fonds Tourisme Durable de l’ADEME, dont l’accompagnement est assuré par l’UNAT Bretagne, a permis au futur éco-tiers-lieu de mettre en cohérence ses objectifs et ambitions écologiques et sociales. » Plusieurs actions ont ainsi pu être financées : des équipements de buanderie, des appareils de cuisson basse consommation, les travaux d’éclairage et d’isolation, des vélos électriques. 

L’accompagnement s’est avéré nécessaire en raison de l’ambitieux projet et de sa complexité, notamment pour la mise en place de la coordination des activités et des futurs espaces. L’éco-tiers-lieu aura la particularité de se concentrer sur le slow tourisme et l’écotourisme, qui s’inscrivent dans le tourisme durable. Le directeur développe : « Ce projet reflète la forte volonté de La Pointe Emmaüs de proposer des activités douces en lien avec la nature ou événementielles non génératrices de pollution, de travailler sur la mobilité douce, en utilisant des matériaux biosourcés et en effectuant de la rénovation écologique. » Ainsi, ce nouvel espace s’organisera autour des hébergements touristiques meublés seconde main, d’un café-restaurant écoresponsable, d’une boutique souvenirs revalorisés, d’un espace d’animation et événementiel, et d’une activité de location de vélos électriques. L’établissement a plusieurs objectifs saisonniers, Alexandre Le Pen conclue : « L’idée est non seulement d’effectuer de l’accueil touristique, que ce soit un accueil simple, des séjours thématiques ou de la pension complète, mais aussi de servir le territoire et le lieu en basse saison par des animations pour les habitants sur une destination très saisonnière.»

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Pauline Le Nevé